Comme les plantes, les champignons sont soumis aux aléas du climat. Les années récentes nous ont montré à la fois un fort contraste et certaines continuités.
Nous avons l'habitude d'effectuer nos sorties de façon relativement récurrente d'une année sur l'autre. Même si nous adaptons nos sorties, par défaut le planning général de l'année reste assez semblable, au moins dans l'intention initiale. L'historique de nos récoltes (combien de taxons (espèces de champignons) ont été trouvés) est alors un indicateur intéressant à observer.
Si l'on s'en tient aux 4 dernières années, nous y avons côtoyé le meilleur et le pire. Commençons par le pire: 2018 a été une annus horibilis : alors que le mois de Juin avait été dans la moyenne, la sécheresse qui s'est installée dans l'été n'a jamais pu être compensée pendant l'automne.
2019 a commencé comme 2018. Un été trop sec. Très peu de champignons jusqu'à la fin septembre. Mais alors qu'on se préparait à une nouvelle saison catastrophique, de belles pluies sont arrivées, in extremis pour nous: l'exposition de l'an dernier a ainsi pu être sauvée. Les récoltes d'octobre et novembre ont été tout à fait acceptables.
Est-ce un scénario similaire qui se dessine pour cette année 2020? Au moment où j'écris ces mots, on peut l'espérer: l'été nous fut défavorable, sans pluie, mais celle-ci vient de s'installer, semble-t-il durablement. Ainsi la saison, traditionnellement intense en septembre-octobre, semble maintenant se décaler vers octobre-novembre. Si on compare ces trois années avec la précédente, l'écart a été phénoménal.
J'ai gardé le meilleur pour la fin. 2017 a pour nous été l'une des meilleures années de notre pratique mycologique. Une année chaude et pluvieuse, avec malgré tout des épisodes d'intense chaleur, mais sans cette longue période dépourvue d'eau qui bloque le développement du mycélium... On pourra se reporter pour mémoire à cet article du Parisien qui fait un récapitulatif de la météo de cette belle année.
Quelques éléments d'illustration de ces propos:
Ces photos montrent ce que nous avons trouvé dans deux sorties au même endroit, à la même période de l'année, en 2017 et en 2018. Le résultat parle de lui-même.
Ce graphe montre le résultat de nos sorties groupées par mois et classées par nombre de taxons récoltés. On voit clairement la très grande différence qu'il peut y avoir entre une bonne et une mauvaise année. Ainsi entre la moins bonne sortie du mois d'octobre (3 taxons de trouvés !) et la meilleure (105 taxons), l'écart est phénoménal.
Mais c'est aussi ce qui fait le charme de la mycologie: le pire n'est jamais certain !